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L’effectuation ou l’entrepreneuriat à la portée de tous

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Connaissez vous l’effectuation ? C’est une idée neuve  pour concevoir l’entrepreneuriat.

Le principe est simple : l’entrepreneur est un être sociable, qui doit agir avec son environnement et tester… plutôt que de cogiter.

 

Il faut casser le mythe de l’entrepreneur

Pour les ambassadeurs de cette nouvelle forme d’entrepreneuriat (étudiée depuis 10 ans dans certaines Universités), il est urgent de casser le mythe de l’entrepreneur :

  • Non, l’entrepreneur n’est pas un super-héros,
  • Non, l’entrepreneur n’a pas (forcément) une super idée,
  • Non, l’entrepreneur n’a pas toujours un business plan « béton ».

Bien entreprendre, ne devrait être que la conjonction de 3 facteurs :

  • « Ce que je suis », mon caractère, mes idées, mes valeurs,
  • « Ceux avec qui je suis lié » : mes réseaux, mes contacts, mes amis,
  • « Ce que je sais » : mon savoir-faire, mes compétences.

Nous avons été éduqués pour penser à l’envers en ne prenant en compte que le résultat attendu.

Par exemple :

  • le marketing nous impose de développer une « étude de marché préalable », pour définir le service ou le produit parfait;
  • la finance nous contraint à rédiger un business plan complexe et maîtriser toutes les fonctions d’excel pour évaluer le meilleur ROI à trois ans…

 

Les recettes de l’effectuation

A l’Université de  St. Gallen (Suisse), les chercheurs en management défendent cette idée de l’effectuation ; ils citent  l’exemple de la recette de cuisine pour l’expliquer  :

«L’entrepreneuriat classique, consiste à réaliser un plat sans une recette claire : on part d’un résultat théorique, d’un objectif  fixé et on va alors chercher les ingrédients pour réussir ce plat.
C’est une approche où l’on ne tient pas compte de l’existant.

L’effectuation fait l’inverse : on regarde d’abord quels sont les ingrédients dont  on dispose dans son réfrigérateur et on tente de faire le meilleur plat possible. Sans doute pas toujours le plat rêvé, mais sans aucun doute celui qui plaira à ses amis, ses contacts car il y aura plus d’émotions à la base et il répondra à des attentes. »

Richard Branson, Jeff Bezos ou Steve Jobs sont souvent pris comme des exemples de cette méthode fondée sur une bonne dose d’empirisme.

En Europe, les cas les plus connus sont les histoires de Zara, Swatch ou dernièrement, en France, le cas de « Shoette » (une petite chaussure-chausson crée par une étudiante).

Le point commun de ces entrepreneurs : ils n’avaient pas tous « l’idée du siècle », ils n’ont pas tous « levé » des millions ou construit des « business plan »…

Cet article peut aussi vous intéresser : Pourquoi construire son propre Business Model d’Indépendant ?

 

Les ambassadeurs de l’effectuation en France

En France, c’est le chercheur, Philippe Silberzahn* qui développe l’étude du sujet à Lyon (EM LYON Business School) ; il détaille ainsi sa vision de l’effectuation : « c’est la capacité à réagir aux surprises qui fait l’entrepreneur « ...  et non pas sa capacité à éviter d’avoir des surprises !

Dans un article récent, la journaliste Valérie Talmon (Les Echos Business) rappelait les 5 règles de cette méthode, qui fait appel à des notions de « lean » et « d’agilité », notamment dans le processus itératif d’aller-retour avec le marché :

  • Principe  1 : Démarrez avec ce que vous avez -votre personnalité, vos connaissances-, car vous êtes à la base de tout.
  • Principe 2 : Calculez votre « perte acceptable », développez votre capacité à vous fixer des limites.
  • Principe 3 : Tenez compte du « patchwork fou » : tout projet entrepreneurial est évolutif et fruit d’interactions.
  • Principe 4 : Sachez tirer partie des surprises.
  • Principe 5 : Rien n’est écrit.  Il est possible de se développer dans tous les secteurs. Textile, téléphonie, commerce de rue (comme les baraques à frites), horlogerie… Il y a des succès partout.

Il n’y a plus qu’à se lancer.

 

Pour aller plus loin :

* Professeur à EM LYON Business School et chercheur associé à l’Ecole Polytechnique – Entrepreneuriat et innovation ; il a été lui-même entrepreneur et chef d’entreprise.

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