Claude Prost, directeur d’agence à Dijon vient d’animer une table ronde lors de la Semaine de la création d’entreprise organisée à l’initiative de la CCI de Bourgogne. Il nous livre son expérience sur la création d’entreprise.
Passé la quarantaine, pour de nombreux cadres, l’heure de la reconversion sonne. A cela, diverses raisons :
- Ils souhaitent renouer avec leur indépendance,
- Ils souhaitent développer une idée, un projet personnel auquel ils pensent parfois depuis une dizaine d’année,
- Ils ne trouvent plus de motivation après de longues années passées au service d’un grand groupe où travail rime bien souvent avec stress et conditions de travail pénibles.
- …ils se trouvent forcés par des évenements extérieurs de quitter leur activité et la création d’une entreprise est alors bien plus souvent une conséquence qu’un vrai choix au départ.
Quelques soient les raisons, les porteurs de projets se sentent bien isolés et sont souvent tentés de baisser les bras devant les lourdeurs administratives et commerciales liées à la création d’une entreprise.
Mais pour Claude Prost, le portage salarial facilite les démarches et permet aux cadres en reconversion de se recentrer sur leur future activité.
Quels sont les obstacles auxquels se heurtent les cadres en reconversion ?
Claude PROST : « La reconversion des porteurs de projets issus du salariat en entreprise est motivée, la plupart du temps, par le souhait de redonner du sens à leur travail et retrouver le sentiment de leur utilité.
Or créer une entreprise demande de se lancer dans des démarches administratives et commerciales pénibles comme :
- l’enregistrement, le dépôt des statuts,
- le choix d’un comptable,
- l’étude de marché,
- le business plan prévisionnel etc.
Alors qu’ils aspirent à plus d’autonomie, les voilà pris dans un labyrinthe administratif dont ils ont du mal à voir l’issue.
De plus, les futurs créateurs d’entreprise ont parfois une idée floue de ce qu’ils veulent faire.
Beaucoup aimeraient tester leur activité avant de se lancer plus sérieusement dans l’aventure car en effet, arrêter une entreprise est toujours lourd et désagréable. »
En quoi le portage salarial facilite la création d’une entreprise ?
Claude PROST : « Ces candidats à l’indépendance, en choisissant le statut de porté salarié vont pouvoir effectuer leurs missions de manière autonome sans pour autant devoir s’inscrire au registre des entreprises.
La société de portage facture la prestation aux clients, le consultant est simplement salarié de l’agence, cela crée beaucoup moins de contraintes !
De plus, les cadres en reconversion n’ont pas toujours de projet professionnel bien aboutis, le statut de porté salarié leur permet alors de tester leur activité, réajuster l’idée initiale avant de créer leur propre entreprise.
Une fois l’activité lancée et les premiers clients trouvés, il est d’ailleurs bien plus facile de trouver des financements auprès des banques qu’avec un simple business plan prévisionnel…
Dernier avantage mais non des moindres, en cas d’échec, le porté salarié bénéficie des droits au chômage classiques. »
Avez vous des exemples de cadres ayant réussi leur reconversion comme portés salariés ?
Claude PROST : « Je vois dans mon agence s’inscrire un nombre important de cadres ayant acquis une belle expertise dans la finance, les RH, la logistique… et s’étant lancés maintenant dans le conseil aux entreprises.
La plupart deviennent en effet consultants, ils font bénéficier les PME de leur expérience gagnée au fil des années.
J’ai particulièrement en tête un homme, directeur d’achats au sein d’une grande entreprise internationale, et touché par un plan social, qui est aujourd’hui consultant en achats auprès de plusieurs sociétés. Un autre, cadre dirigeant d’une banque, exerce désormais une activité de conseiller fiscal et financier.
Quitter le statut de salarié d’une entreprise, certes stressant mais confortable, pour créer son entreprise peut s’avérer plus difficile qu’on ne le croit. Quelles sont les principales questions à se poser pour réussir sa reconversion ?
Claude PROST : « Les cadres en reconversion sont souvent en grand questionnement professionnel et personnel. Je vois deux points essentiels à envisager avant un lancement à son compte :
- Tout d’abord, quelle est mon expertise ?
J’invite le futur consultant à faire le point sur ses compétences, toute l’expertise qu’il a acquise durant sa carrière.
Celui-ci doit avoir une idée précise de ce qu’il va apporter aux entreprises et passer par une phase que j’appelle de « formatage », de transformation de ses compétences en services.
- Ensuite : suis-je convaincu par mes propres prestations ?
Les consultants qui ont été salariés n’ont pas souvent la fibre commerciale mais une personne persuadée du bien-fondé de ses services, qui a confiance en ce qu’elle propose est capable de convaincre elle-même bien des chefs d’entreprise !
En cas de difficultés sur ces deux points, nous apportons notre soutien aux consultants.
C’est là aussi l’intérêt d’opter pour le portage salarial : au démarrage de toute activité, nous recevons la personne et l’aidons personnellement à la construction de son projet professionnel. Nous préparons aussi aux entretiens commerciaux par des trainings voire même en accompagnant le consultant lors de ses premiers rendez-vous. »