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Chômage et Seniors : les nouveaux défis de la réforme 2025

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Depuis le 1er avril 2025, une réforme majeure de l’assurance chômage est venue bousculer les règles d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi seniors.

Alignée sur le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans, cette loi modifie à la fois la durée d’indemnisation, les conditions d’accès aux allocations et le calcul des droits. Tour d’horizon de ce qui change pour les plus de 50 ans et l’impact de ces mesures sur le « senior chômage » en France.

1. Un recul de l’âge minimum pour une indemnisation prolongée

Avant la réforme, un demandeur d’emploi pouvait prétendre à une durée d’indemnisation allongée dès 53 ans. Désormais, l’âge minimum pour bénéficier d’allocations chômage plus longues est porté à 55 ans, et la limite de 57 ans ouvre un droit maximal de 27 mois d’indemnisation.

Dans le détail, voici l’impact de la réforme par âge :

  • 53-54 ans : Indemnisation similaire au régime général, à savoir 18 mois (548 jours).
  • 55-56 ans : Prolongation portée à 22,5 mois (685 jours).
  • 57 ans et plus : Durée maximale fixée à 27 mois (822 jours).

Par ailleurs, la loi prévoit une prolongation supplémentaire de 4,5 mois (137 jours) pour les seniors de 55 ans ou plus qui suivent une formation validée par France Travail. L’idée est de soutenir le retour à l’emploi d’un public particulièrement exposé au chômage de longue durée, même si certains redoutent que le relèvement de l’âge pour accéder à ces droits n’accentue la précarité des 53-54 ans.

2. Des conditions d’Affiliation et de calcul plus strictes

En parallèle, la réforme modifie certaines règles relatives au calcul des allocations et à la période de référence :

  • Période de référence de 36 mois pour les plus de 55 ans (contre 24 mois pour les demandeurs d’emploi plus jeunes). Cette mesure prend en compte une carrière souvent plus longue, mais retarde aussi l’accès au dispositif pour ceux qui avaient l’habitude d’être éligibles dès 53 ans.
  • Mensualisation sur 30 jours, quels que soient le mois et le nombre réel de jours (28, 29, 30 ou 31). Conséquence : une perte pouvant aller jusqu’à 5 jours de droits par an pour ceux qui n’utilisent pas complètement leur quota d’indemnisation mensuelle.
  • Dégressivité de 30 % appliquée désormais à partir de 55 ans (contre 57 ans auparavant) pour les demandeurs d’emploi percevant une allocation mensuelle élevée (supérieure à 4 500 € brut).

Ces nouveaux paramètres visent à inciter les seniors à retrouver plus rapidement un emploi, tout en limitant le coût global de l’assurance chômage pour les finances publiques.

3. Un report aligné sur la retraite à 64 ans

L’allongement de la durée de cotisation pour la retraite n’est pas sans conséquences sur l’indemnisation chômage. Les seniors peuvent désormais, sous conditions, percevoir leurs allocations jusqu’à 64 ans.

Il leur faut toutefois :

  • Avoir validé suffisamment de trimestres de retraite.
  • Justifier d’une période d’indemnisation préalable d’au moins un an.

Pour les générations nées avant 1968, l’âge de départ va continuer d’augmenter ; cela va s’opérer de manière progressive, prolongeant d’autant la période possible d’indemnisation.

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4. Focus sur les autres publics Seniors

Plusieurs autres adaptations concernent spécifiquement les plus de 50 ans :

  • Les seniors « saisonniers » : la durée d’affiliation requise passe de 6 à 5 mois sur les 24 derniers mois, avec une indemnisation d’au moins 5 mois.
  • les salariés démissionnaires : restent exclus, sauf cas légitimes (projet de reconversion validé, démission pour suivi de conjoint, etc.).
  • Les créateurs ou les repreneurs d’entreprise : le cumul partiel ARE – revenus indépendants est possible, mais plafonné à 60 % des droits restants.
  • Les ex-détenus : ceux qui ont travaillé sous contrat pénitentiaire sont désormais éligibles à l’ARE, sous réserve de remplir les conditions générales.

 

5. Quelles conséquences pour les Seniors en recherche d’emploi ?

L’objectif affiché par le gouvernement est de réaliser des économies tout en « encourageant » les seniors à rester actifs sur le marché du travail. Cependant, beaucoup de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans se heurtent au manque d’opportunités et aux préjugés liés à l’âge. Selon diverses études, la durée moyenne de recherche d’emploi chez les seniors est nettement plus longue que chez les générations plus jeunes.

  • Opportunités de formation : Le rallongement de la période d’indemnisation à partir de 55 ans, couplé au bonus de 4,5 mois pour ceux qui se forment via France Travail, peut représenter une chance de réorientation ou de montée en compétences.
  • Risques accrus : Le report de l’âge pour accéder aux droits chômage prolongés (de 53 à 55 ans) laisse une partie des seniors dans une situation plus précaire, surtout s’ils peinent à retrouver un poste.

 

 

6. Comment mieux se préparer face à ces changements ?

Les salariés approchant de la cinquantaine ont tout intérêt à se renseigner sur leurs droits, à envisager des formations ou des bilans de compétences pour rester compétitifs. Mais ils doivent aussi travailler leur employabilité :

  • Actualiser son profil : Maintenir un CV à jour et développer sa présence professionnelle en ligne (réseaux sociaux, plateformes spécialisées) pour multiplier les opportunités,
  • Bénéficier des dispositifs : Se rapprocher de France Travail pour identifier les aides à la formation, les possibilités de stage ou de reconversion,
  • Démarcher les entreprises : Certaines structures valorisent l’expérience, la stabilité et la connaissance sectorielle des collaborateurs plus âgés.

 

Le portage salarial : une solution pour les professionnels seniors

Le portage salarial représente une solution intéressante pour les professionnels seniors souhaitant conserver un statut de salarié tout en effectuant des missions ponctuelles jusqu’à la retraite.

Grâce à ce dispositif, ils bénéficient d’une protection sociale complète (assurance chômage, cotisations retraite, etc.) et conservent une certaine flexibilité dans le choix de leurs projets.

Pour tirer pleinement parti de cette approche, plusieurs actions peuvent être identifiées :

  • il est essentiel de se former régulièrement, pour assurer une reconversion éventuelle ou pour maitriser des outils comme l’IA,
  • il faut identifier clairement ses compétences clés (hard skills),
  • travailler aussi ses aptitudes relationnelles (soft skills), toujours  à développer.

 

Cela permet de rester attractif sur le marché du travail, de décrocher plus facilement des missions adaptées à son profil et de maintenir une évolution de carrière alignée sur ses objectifs jusqu’au départ à la retraite.

 

En conclusion

La réforme de l’assurance chômage 2025 bouleverse profondément le « senior chômage ». En relevant l’âge d’accès aux durées d’indemnisation prolongées, en modifiant le calcul de l’allocation et en alignant la fin de droits sur un départ retardé à 64 ans, le gouvernement entend réduire le coût du chômage tout en stimulant le retour à l’emploi des plus de 50 ans. Reste à savoir si ces changements permettront réellement de relancer la dynamique d’embauche chez les seniors, dans un contexte économique où l’expérience et l’expertise peinent encore trop souvent à trouver preneur.

 

En savoir plus :

 

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