Trois tendances qui bouleversent le marché des Consultants

L’écart est grand entre un profil de jeune diplômé au sein d’une Big Four du Consulting (1) et l’indépendant expert qui partage ses 20 ans d’expériences ou une compétence rare avec son client…

Mais au vu des tendances émergentes et quels que soient les profils étudiés, les planètes semblent alignées pour le marché des consultants…

Prenons le cas des indépendants : ils ne représentent qu’une part limitée des 2,8 millions de travailleurs indépendants en France (2) mais leur nombre a triplé en 10 ans. Idem pour les cabinets de conseil qui embauchent à tout va.

Enfin, côté clients, les consultants sont appréciés pour leur dimension stratégique supplantant parfois les prestataires historiques!

Tendance 1 : Chasse aux talents pour les Cabinets de Conseils en consulting !

Plus que jamais, le contact humain et l’expertise sont essentiels. Les grands cabinets de consulting l’ont bien compris et après une vague de fusions, ils se lancent depuis début 2016 dans une chasse aux talents : Roland Berger à Paris accueille 90 nouveaux consultants en 2016 -autant en 2017- (4),  80 embauches sont prévues chez Eurogroup Consulting et une quarantaine pour le Cabinet Oliver Wyman 

Même les consultants séniors sont recherchés (certes, « senior » pour ces entreprises débute dès 35 ans) avec des compétences variées allant des domaines traditionnels (transport, biens de consommation, automobile, industrie pharmaceutique, aérospatial) jusqu’aux nouvelles technologies et le digital qui agissent en locomotives du secteur.

 

Tendance 2 : Cap sur la province et les TPE pour les indépendants ?

Les petites PME et la province (Lyon, Marseille, Nantes…) s’ouvrent progressivement aux consultants indépendants. En effet, sur ces zones géographiques, les besoins des petites entreprises -entre 0 et 19 salariés- vont croissant alors que 60% des emplois du conseil sont concentrés en Ile-de-France !

En clair, près de 2,5 millions de PME et TPE françaises (96,8% des entreprises françaises) doivent être accompagnées pour assurer leur développement, sans forcément avoir les moyens d’embaucher plusieurs experts.

Sur la base de ce constat, des plateformes de mise en relation entre expert et TPE se développent, comme www.Petite-Entreprise.net. Cette dernière a d’ailleurs mis en place un service d’urgence pour les entreprises en difficultés,  « sos patron », pour affronter des crises de croissance (sur le plan commercial, marketing, finance ou production).

Cela illustre la difficulté à faire se rencontrer les entreprises et les experts capables de les aider, qu’il s’agisse de consultants déjà installés ou de seniors sans activité qui possèdent l’expérience recherchée.

Les indépendants notamment les seniors ont aujourd’hui à leur disposition de nouvelles formes d’emploi afin de favoriser leur travail sous forme de missions. Comme exemple le portage salarial (dont les contours ont été confirmés par la Loi Travail en 2016) qui permet de ne pas être limité par le plafond de Chiffres d’affaires  (cas de la micro-entreprise) tout en bénéficiant de l’assurance chômage.

Tendance 3 : le concept de « l’intimité client »

De nombreux secteurs concernés par la transformation digitale se tournent vers les consultants issus de Cabinets conseils, des indépendants ou des salariés rattachés à des agences digitales afin d’être accompagnés dans leur stratégie.

La force du consultant est de savoir construire une « intimité client »,  un lien étroit de collaboration et de confiance avec le client qui le considère comme un élément stratégique.

C’est ce que confirme l’enquête PAC 2016 (4) qui dresse comme chaque année la liste des prestataires de services IT considérés par les entreprises utilisatrices comme les plus stratégiques.

La surprise cette année vient de l’arrivée dans le classement de sociétés de consulting qui accompagnent leur client dans leur transformation numérique. Même si les leaders restent aux premières places (IBM, Accenture ou Capgemini), les prestataires dans le conseil prennent la place de sociétés orientées Technologie et assimilées aux anciennes SSII (Atos, CGI, Sopra Steria…).

Autre nouveauté, le classement met en avant d’autres partenaires stratégiques comme les agences digitales (FullSIX, Publicis, WPP…), des sociétés spécialistes des data (Business & Decision, Keyrus…) et même le spécialiste français de la publicité en ligne Critéo.

Que recherchent les entreprises au travers de ces consultants ? Une méthode de travail pour affronter un environnement changeant, un accompagnement humain, une vision et un leadership, le sens de l’analyse stratégique, une organisation fiable et une et veille pointue sur l’innovation…

Ces critères résument le nouveau champ d’intervention du « consulting » dont les limites dépassent largement la définition classique de l’Insee (6) !

 

(1) Deloitte Touche Tohmatsu, EY (Ernst & Young), KPMG, PricewaterhouseCoopers : ces groupes sont tous issus de fusions succcessives.

(2) Il existe actuellement entre 50.000 et 70.000 d’indépendants en portage salarial, 600.000 micro-entrepreneurs (qui déclarent réaliser du chiffre d’affaires –source Ursaff-) et d’autres entrepreneurs dans le secteur libéral (Source : Insee, 2015).

(3) Enquête en ligne (septembre et octobre 2015) mené par la Petite-entreprise.net, site spécialisé dans la mise en relation des consultants. auprès de 320 professionnels du conseil.

(4) Roland Berger a d’ailleurs préféré le développement organique plutôt que les différentes solutions de fusion qui lui sont régulièrement proposées, comme avec le géant de l’audit EY.

(5) L’étude PAC du groupe CXO interroge chaque année près de 250 directeurs métiers et IT.

(6) Nomenclatures d’activités INSEE

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